Suite de l'article publié le 19/02/2011
Nous sommes maintenant en 1974 et du château il ne reste qu'un modeste manoir en ruine et sur le point d'être rasé. Avant d'aller le visiter une dernière fois par une journée grise et pluvieuse, je me dis qu'il serait nécessaire un jour de faire la lumière sur ce "marquis" aventurier. Malgré le crachin persistant j'ai pris la direction de Quimer'ch, pour un ultime pélerinage.
Inhabité depuis des dizaines d'années il était interdit de s'en approcher et plus encore d'y pénétrer. La lourde chaîne bloquait la porte principale et résistait aux tentatives de gamins intrépides dont j'étais. Les "gardiens" habitaient la ferme toute proche et veillaient à la tranquillité des lieux.
Adulte, en ce jour d'hiver 1974, j'allais enfin pouvoir entrer dans la demeure sans effraction, la chaîne ayant disparu. Une partie des annexes du manoir avaient déjà été démolies. Les meilleures pierres serviraient à la construction d'une maison à quelques dizaines de mètres de là. Une pelleteuse attendait pour poursuivre son oeuvre de démolition. Ce jour-là personne aux abords. Un vent violent agitait les branches des grands arbres centenaires et secouait les volets du manoir. Ma visite dura moins d'une heure dans un lieu qui avait autrefois connu beaucoup d'agitation et qui n'était plus que délabrement. De grandes pièces vides, des placards éventrés, des cheminées, un large escalier en bois, plus aucun mobilier, en bref rien d'extraordinaire. Avant de quitter l'endroit il me fallait emporter quelque chose, un "souvenir" avant l'arasement total. Une marche de l'escalier, un battant de volet, une pierre ? C'était pas sérieux. Je vis alors la pomme de la rampe d'escalier. Je tenais là l'objet qu'il me fallait. Après quelques contorsions je repartis avec mon "trésor"que je vous livre ci-dessous.
Quelques mois plus tard, avec un groupe d'amis, nous avons publié un petit fascicule intitulé "Histoire du château de Quimerc'h en Bannalec" sous l'égide du comité d'histoire locale et du comité de sauvegarde du patrimoine. L'histoire du marquis de Rays, du moins le très peu que nous en savions, y était relatée. Huit ans plus tard en 1982, et je n'en savais encore rien, mon rêve allait s'exaucer... (à suivre).
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